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Pourquoi la Fondation Brazzaville ?

La Fondation tire son nom et son inspiration du Protocole de Brazzaville signé dans la capitale congolaise, à l’invitation du Président Sassou N’Guesso, en 1988. Moment clé de l’histoire de l’Afrique moderne, ce fut un exemple de négociations menées par les Africains eux-mêmes, conduisant à un règlement pacifique des conflits en Afrique australe. Ces négociations ont ainsi ouvert la voie à l’indépendance de la Namibie, à la libération de Nelson Mandela et à la fin de l’Apartheid. Dans ce processus, Jean-Yves Ollivier a expérimenté sa capacité de médiation, persuadant des personnalités clés de se rencontrer à Brazzaville.

1966 : La guerre de frontières éclate en Afrique australe

L’Afrique australe est déchirée par une guerre de frontières opposant l’Afrique du Sud, l’Angola et le Sud-ouest-africain (aujourd’hui la Namibie).

1975 : L’Angola, touché par une guerre civile

Le territoire angolais souffre de la guerre civile depuis la décolonisation, en 1975. Le Mouvement Populaire de Libération de l’Angola, soutenu par l’Union soviétique et Cuba, gouverne le pays. Le mouvement est alors contesté par l’Union pour l’Indépendance Totale de l’Angola, soutenu par les États-Unis d’Amérique et l’Afrique du Sud qui tend parallèlement à neutraliser les bases du mouvement indépendantiste SWAPO œuvrant depuis la capitale de l’Angola pour la libération de la Namibie sous la tutelle sud-africaine.

1987 : Un complot pour la paix

Dans le but d’instaurer un climat de confiance en Afrique australe, le président de l’Organisation de l’Unité Africaine invite les États-Unis et l’Angola à se réunirent à Brazzaville. Cuba rejoint les négociations trois mois plus tard. Pendant ce temps, Jean-Yves Ollivier négocie durant sept mois un échange décisif de prisonniers. Le 7 septembre 1987, sur le tarmac de l’aéroport Maputo au Mozambique, il permet la remise en liberté de 133 soldats angolais et d’une cinquantaine de combattants pour l’indépendance de la Namibie, en échange du capitaine sud-africain Wynand Du Toit, ce qui permettra également la libération de deux militants anti-apartheid détenus en Afrique du Sud, le coopérant français Pierre-André Albertini et l’anthropologue néerlandais Klaas de Jong.

 

Fort de cette réussite, quelques mois plus tard, Jean-Yves Ollivier persuade le gouvernement sud-africain de réunir les personnes ayant participé au succès de cet échange de prisonniers dans un relais de chasse du désert du Kalahari. Il veut ainsi permettre aux acteurs de ces conflits régionaux d’échanger dans le plus grand secret, et sans ordre du jour, afin d’apprendre à se connaître et à se faire confiance. Un pacte informel se conclut, un « complot pour la paix », dans lequel se dessine une relation pacifique dans la région, sans règlement de compte et tout en créant les conditions propices à la fin de l’apartheid.

Libération du capitaine sud-africain Wynand du Toit, accompagné par Jean-Yves Ollivier, le 7 septembre 1987.

1988 : Le Protocole de Brazzaville

Le 9 mars 1988 à Londres, débutent les premières négociations entre les gouvernements sud-africain, angolais et cubain, organisées par Chester Crocker, alors sous-secrétaire d’État chargé des Affaires africaines sous la présidence de Reagan aux États-Unis. Par la suite, l’Angola, les États-Unis, Cuba et l’Afrique du Sud se retrouvent à New York et à Genève durant l’été 1988.

 

Enfin, entre juin et décembre 1988, cinq rencontres s’organisent dans la capitale congolaise donnant lieu à un accord historique, le 13 décembre 1988 sous la médiation officielle du gouvernement des États-Unis d’Amérique. Assurant le retrait progressif et total des troupes cubaines du territoire angolais, l’accord veille à l’application de la Résolution 435 (1978) du Conseil de sécurité des Nations unies prévoyant la conclusion d’un cessez-le-feu en Namibie et la tenue d’élections supervisées par les Nations unies en vue de l’indépendance du pays. Signé à l’identique à New York le 22 décembre 1988 sous la supervision onusienne, l’accord de Brazzaville, devenu accord de New York, marque un tournant.

Les participants au Protocole de Brazzaville, le 13 décembre 1988.

1990-1991 : La libération de Nelson Mandela et la fin du régime de l’apartheid

En ouvrant la voie au rétablissement de la paix en Afrique australe, l’accord conditionnera quatorze mois plus tard, le 11 février 1990, la libération de Nelson Mandela et la suite de négociations constitutionnelles qui mèneront le 30 juin 1991 à la fin officielle de l’apartheid en Afrique du Sud.

2014 : L’esprit de Brazzaville

À l’occasion du 25ème anniversaire de cet événement, le président Denis Sassou N’Guesso, acteur de premier plan dans ces négociations, avait appelé à perpétuer l’esprit de ces accords. Inspiré par ce vœu, Jean-Yves Ollivier a décidé de créer, le 14 août 2014, la Fondation Brazzaville. Le 27 février 2015, la Fondation est enregistrée auprès de la Charity Commission for England and Wales à laquelle elle rend compte de ses activités et de son financement (enregistrement no 1160693).

Le président Nelson Mandela a élevé Jean-Yves Ollivier au grade de Grand Officier de l’Ordre de Bonne Espérance en 1995 pour ses efforts de rétablissement de la paix.