Jean-Yves Ollivier

Président-Fondateur

Une vie consacrée à la recherche de la paix.

Né en 1944 en Algérie, Jean-Yves Ollivier grandit dans une société au bord de l’implosion. Autodidacte, il forge son parcours en marge des chemins balisés et des canaux officiels, porté par une certitude précoce : seul le dialogue permet de rapprocher ceux que tout oppose. Marqué par son expérience algérienne, il consacre sa vie à prévenir ailleurs les fractures dont il a été témoin.

Initiatives individuelles de Jean-Yves Ollivier (1983-2015)

Jean-Yves Ollivier et le démantèlement de l’apartheid en Afrique du Sud (1983–1990)

Jean-Yves Ollivier, homme d’affaires et médiateur international, a joué un rôle déterminant dans le processus international complexe qui a conduit à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud et à la libération de Nelson Mandela. Sa contribution a été décisive lors des négociations autour du Protocole de Brazzaville en 1988. Ce jalon diplomatique a réuni les États-Unis, Cuba, l’Angola et l’Afrique du Sud, et a jeté les bases de l’indépendance de la Namibie, du retrait des troupes cubaines d’Angola et du démantèlement de l’apartheid.

Un élément clé ayant précédé ce protocole fut l’échange historique de prisonniers organisé par Jean-Yves Ollivier en 1987 à Maputo, au Mozambique. Cet échange impliquait six pays africains et européens ainsi que deux mouvements de libération, et a conduit à la libération de 138 détenus issus de cinq pays, dont le capitaine de l’armée sud-africaine Wynand du Toit, le Français Pierre-André Albertini et le Néerlandais Klaas de Jong. Cette opération a mis en évidence la capacité de Jean-Yves Ollivier à agir en coulisses, là où la diplomatie traditionnelle ne le pouvait pas.

Le Protocole de Brazzaville de 1988 a marqué un tournant géopolitique en Afrique australe. Il a non seulement permis les premières discussions officielles avec l’African National Congress (ANC), mais a également ouvert la voie à la libération de Nelson Mandela 13 mois plus tard. Pour sa contribution, Jean-Yves Ollivier a été décoré en 1995 comme Grand Officier de l’Ordre de Bonne Espérance par le président Mandela nouvellement élu — un honneur sans précédent pour une personne ne détenant aucun titre diplomatique officiel. Ayant déjà été fait Commandeur du même ordre par Pik Botha en 1987, cette distinction fait de lui la seule personne à avoir été officiellement décorée à la fois par les régimes d’apartheid et de post-apartheid.

Diplomatie secrète : Libération des otages français détenus au Liban (1985–1988)

A partir de 1985, à la demande de Jacques Chirac — maire de Paris et futur Premier ministre de la France — Jean-Yves Ollivier a entrepris des missions secrètes visant à obtenir la libération d’otages français détenus au Liban par le Hezbollah. Agissant comme émissaire officieux, il s’est rendu à Téhéran au sein d’une mission diplomatique mozambicaine afin de mener des discussions discrètes avec les autorités iraniennes, reconnues pour leur influence sur le Hezbollah. En 1988, il a été envoyé à Bagdad par le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua pour finaliser le processus de négociation qui a conduit à la libération de trois otages (Marcel Carton, Marcel Fontaine et Jean-Paul Kauffmann) détenus à Beyrouth plus tard cette année-là.

Négociations du départ de Bob Denard des Comores (1988-1989)

En 1989, Jean-Yves Ollivier a été mandaté par le président Abdallah des Comores, avec le soutien de la France, pour négocier le départ de Bob Denard, mercenaire français basé aux Comores et allié du régime sud-africain de l’apartheid . Le succès de cette initiative a permis le rétablissement du fonctionnement institutionnel normal et le retour à la pleine souveraineté des Comores. En reconnaissance de ses services, Jean-Yves Ollivier a été nommé Officier de l’Ordre de l’Étoile d’Anjouan.

Les accords de Sun City et la paix en République démocratique du Congo (2000– 2002)

Jean-Yves Ollivier a joué un rôle discret mais influent dans les négociations de Sun City I et II (tenues en Afrique du Sud) qui ont permis de stabiliser la République démocratique du Congo. Ces pourparlers avaient pour objectif de mettre fin à la Deuxième guerre du Congo. Les accords de Sun City ont abouti à l’établissement d’un gouvernement de transition et la création d’un dispositif de partage du pouvoir entre les factions belligérantes.

Médiation de Jean-Yves Ollivier : Ouganda–Soudan (2009–2011)

L’engagement de Jean-Yves Ollivier dans les processus de paix en Afrique s’est également étendu à la médiation entre l’Ouganda et le Soudan. Avec le premier ministre ougandais, Amama Mbabazi, il oeuvre alors pour rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays. Son action a abouti à l’ouverture d’une ambassade ougandaise à Khartoum, une étape importante qui a contribué à réduire les tensions régionales et à préparer l’indépendance du Soudan du Sud plus tard cette même année.

Initiatives dans le cadre de la Fondation Brazzaville (2015 – en cours)

En 2015, Jean-Yves Ollivier a institutionnalisé son engagement de toujours en faveur de la paix et du développement durable en créant la Fondation Brazzaville, dont il est le principal acteur et contributeur. Basée au Royaume-Uni sous la supervision de la Charity Commission, la Fondation s’est imposée depuis comme un acteur unique des efforts internationaux pour la paix. Placée sous le patronage de S.A.R le Prince Michael de Kent et assistée par un conseil consultatif de haut niveau, la Fondation concentre ses actions sur la résolution des conflits, la santé et la protection de l’environnement en Afrique. La Fondation Brazzaville compte parmi ses partenaires des institutions de premier plan telles que la Fondation Gates, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Banque mondiale.

Le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo (2016 – en cours)

L’une des initiatives phares de la Fondation Brazzaville est le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo. Présenté pour la première fois lors de la COP22 à Marrakech, ce projet vise à protéger les ressources naturelles essentielles de cette région. Le Fond a depuis gagné un large soutien, avec l’adhésion de 17 États africains désireux de garantir une gestion durable du Bassin du Congo, un patrimoine environnemental majeur pour la planète. À ce jour, Jean-Yves Ollivier continue d’exercer les fonctions d’ambassadeur du Fonds Bleu.

Le dialogue inter-libyen (2017- en cours)

En 2018, la Fondation Brazzaville a organisé le premier dialogue exclusivement intra-libyen à Dakar, au Sénégal. En offrant une plateforme neutre à l’ensemble des parties impliquées dans le conflit libyen, Jean-Yves Ollivier, à travers la Fondation, a réaffirmé son rôle de facilitateur de paix dans des environnements politiques complexes et fragmentés. Cette conférence a abouti à un fait rare : toutes les parties lybiennes, sans exclusion, ont signé une déclaration commune, marquant une avancée significative vers le dialogue et la réconciliation nationale.

Lutte contre les faux médicaments (2020 – en cours)

Autre réalisation de la Fondation Brazzaville : l’Initiative de Lomé : en 2020 sa fondation a réuni à Lomé, au Togo, un sommet avec six chefs d’État africains et le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’accord qui en a résulté visait à lutter contre le fléau des médicaments de qualité inférieure et falsifiés — une épidémie silencieuse causant des centaines de milliers de décès à travers l’Afrique et finançant le terrorisme. Un plan national pilote au Togo, dont la mise en oeuvre est prévue pour 2025, servira dans un premier temps de modèle aux autres pays signataires – République du Congo, Ghana, Niger, Sénégal, Togo, Ouganda – avant d’être élargi aux autres pays candidats.

Facilitation d’une mission de chefs d’État africains en Russie et en Ukraine (2023 – en cours)

En juin 2024, dans le contexte d’une guerre dévastatrice entre la Russie et l’Ukraine, Jean-Yves Ollivier a conduit une initiative diplomatique majeure sous l’égide de la Fondation Brazzaville. Jean-Yves Ollivier est parvenu à organiser la visite de six chefs d’État africains majeurs ainsi que du président de l’Union africaine à Kyiv suivi le lendemain d’une visite à St-Pétersbourg, posant ainsi les bases d’une éventuelle facilitation africaine dans le conflit. Cette initiative sans précédent a mis en lumière le rôle croissant de l’Afrique dans la diplomatie internationale.

Jean-Yves Ollivier avec Nelson Mandela pendant la transition post-apartheid en Afrique du Sud.

Jean-Yves Ollivier décoré en 1987 par le ministre sudafricain des Affaires étrangères Pik Botha comme commandeur de l’ordre de Bonne Espérance pour son rôle dans la libération du capitaine Wynand du Toit.

Jean-Yves Ollivier en Angola avec Jonas Savimbi, chef de l’UNITA, et Michel Roussin, alors directeur de cabinet de Jacques Chirac et ayant occupé les mêmes fonctions auprès d’Alexandre de Marenches, directeur général du SDECE.

Distinctions

– Afrique du Sud : Commandeur (1987), puis Grand Officier de l’Ordre de Bonne Espérance (1995)

– France : Chevalier (1994), puis Officier de la Légion d’honneur (2015); Chevalier de l’Ordre national du Mérite (1994)

– République du Congo : Grand Officier de l’Ordre du Mérite (2014)

– Togo : Commandeur de l’Ordre du Mono (2011)

– Sénégal : Commandeur de l’Ordre national du Lion (2020)

– Comores : Officier de l’Ordre de l’Étoile d’Anjouan (2014)

– Niger : Officier de l’Ordre national (2021)

– Nigéria : Chief of Calabar (2017)

– Espagne : Barakah Award (2023)

– Etats-Unis : Bridges-to-Africa Award (2024)

– Belgique : Africa Political Outlook Prize (2025)

Documentaire

Visionner le film

Le film Plot for Peace, un documentaire produit en 2013 par African Oral History Archive réalisé par le réalisateur espagnol Carlos Agullò, retrace la contribution de Jean-Yves Ollivier au règlement pacifique du conflit en Afrique australe. Grâce aux témoignages des principaux participants et à des archives inédites, ce documentaire historico-politique passionnant raconte comment Jean-Yves Ollivier, alias « M. Jacques », a permis de faire aboutir une négociation inédite pour parvenir à la paix en Afrique australe. Le film est entré dans les archives des Nations Unies à la suite d’une projection au siège à New York. Il a également remporté le Prix du meilleur documentaire international au Festival de Galway (Galway Film Fleadh) et le Prix de la Fondation Brizzolara du meilleur film sur la résolution des conflits au Festival des Hamptons.

Bibliographie

En savoir plus

Ni vu ni connu, Jean-Yves Ollivier a co-écrit nombre de pages passionnantes de l’histoire de la fin du XXe siècle. Proche de Jacques Chirac et ami de Michel Roussin, il a joué un rôle notable dans la libération des quatre otages français retenus au Liban par le Hezbollah en 1988. Missi dominici de Jacques Foccart en Afrique anglophone et lusophone, il a initié en Afrique australe une négociation de paix couronnée de succès : elle a conduit à la libération de Nelson Mandela et à la fin de l’apartheid. Avec verve et humour, Jean-Yves Ollivier raconte sa vie de « négociant en politique » – son autodéfinition. Fascinant par sa liberté de ton et d’action, ce témoignage publié en 2014 révèle nombre de petits secrets qui font la grande histoire.

Engagements

DEPUIS 2014

Médiation d’otages en République centrafricaine

 

2016

Présentation du projet du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo lors de la séance plénière du Sommet africain de l’action, organisé à la COP22, à Marrakech, au Royaume du Maroc

 

2017

– Intervention pour la résolution de la crise politique qui a suivi le départ du Président Laurent-Désiré Kabila en République démocratique du Congo

Participation à la signature du protocole d’accord sur la création du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, à Oyo, en République du Congo

 

2018

Organisation du dialogue intra-libyen à Dakar, au Sénégal

Nomination en qualité d’Ambassadeur de bonne volonté du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo

 

2020

– Organisation d’une série de rencontres au plus haut niveau diplomatique pour prévenir d’éventuels conflits en Côte d’Ivoire

Organisation du Sommet de Lomé et de l’Initiative de Lomé contre les médicaments qui tuent

 

2021

Intervention à la table ronde à haut niveau « De la COP22 à la COP26 : Le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, un enjeu africain et planétaire ».

Participation à la COP26 à Glasgow, en Écosse

 

2022

Participation à la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte

 

2023

Facilitation du dialogue Russie-Ukraine

 

2024

Organisation et participation à la première édition des Rencontres de Marrakech