Jean-Yves Ollivier, citoyen franco-suisse, est un homme d’affaires et un facilitateur qui a joué un rôle clé dans la promotion de la paix et la médiation des conflits, notamment en Afrique. Fort de son expérience dans le commerce international, il a mobilisé son vaste réseau de contacts de haut niveau pour mener des négociations discrètes dans des contextes géopolitiques complexes depuis les années 1980.
Jean-Yves Ollivier a débuté sa carrière en tant que négociant en matières premières, se constituant ainsi un réseau d’influence à l’échelle mondiale. Cette expérience l’a préparé à son rôle ultérieur de facilitateur privé dans les conflits internationaux, souvent qualifié de « diplomatie parallèle ». Contrairement aux diplomates traditionnels, Ollivier travaille en toute discrétion, s’appuyant sur la confiance, la neutralité et le pragmatisme pour obtenir des résultats que les canaux officiels peinent parfois à atteindre.
Ses efforts de facilitation discrète ont débuté avec l’organisation d’un échange historique de prisonniers à Maputo, au Mozambique, en 1987, un événement clé dans le processus de résolution des conflits en Afrique australe, impliquant six pays africains et européens ainsi que deux mouvements de libération.
Un an plus tard, ses efforts ont conduit au Protocole de Brazzaville de 1988, impliquant les États-Unis, Cuba, l’Angola et l’Afrique du Sud. Cet accord prévoyait trois étapes majeures : la cessation des conflits entre l’Afrique du Sud et l’Angola, le retrait des troupes cubaines d’Angola et l’indépendance de la Namibie. Ce protocole a également ouvert la voie aux négociations avec l’African National Congress (ANC), menant finalement à la fin de l’apartheid et à la libération de Nelson Mandela. Ces actions lui ont valu d’être le seul individu non-officiel à être fait Grand Officier de l’Ordre de Bonne Espérance par le président nouvellement élu Nelson Mandela.
En 1989, il a repris son rôle de médiateur avec le soutien des autorités françaises, supervisant des négociations qui ont abouti au départ de Bob Denard des Comores.
L’influence de Jean-Yves Ollivier s’est également étendue au-delà de l’Afrique australe. Au début des années 1990, il a contribué à faciliter les discussions entre la rébellion RENAMO et le gouvernement FRELIMO au Mozambique, en collaboration avec le président Joaquim Chissano.
En 2000, avec le président Chissano, il a mené des négociations visant à un accord de paix entre le gouvernement ougandais et l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony. Bien qu’un accord ait été presque conclu, sa mise en oeuvre a été bloquée par le veto de la Cour pénale internationale (CPI), qui a insisté pour continuer les poursuites contre Kony.
En 2002, il a participé aux premiers accords de Sun City en République démocratique du Congo (RDC), visant à établir les bases de la paix et du partage du pouvoir entre les différentes factions du pays.
En 2011, Jean-Yves Ollivier a travaillé aux côtés d’Amama Mbabazi, alors Premier ministre de l’Ouganda, pour rétablir le dialogue entre l’Ouganda et le Soudan. Cette initiative a conduit à l’ouverture d’une ambassade ougandaise à Khartoum, un pas significatif vers la réconciliation ayant également contribué à l’indépendance du Soudan du Sud.
Motivé par son objectif d’institutionnaliser son engagement en faveur de la paix et du développement durable, Jean-Yves Ollivier a fondé fondation Brazzaville en 2015. Il a choisi de l’établir au Royaume-Uni afin de bénéficier de la supervision de la Charity Commission britannique. Sous le patronage royal de S.A.R. le prince Michael de Kent, la Fondation Brazzaville s’appuie sur un conseil consultatif composé de figures éminentes, dont plusieurs anciens chefs d’État ayant joué des rôles décisifs dans l’histoire de leurs pays. La Fondation se concentre sur des enjeux clés tels que la conservation de l’environnement, la santé et la résolution des conflits en Afrique.
Parmi ses réalisations notables figure la promotion du Fonds Bleu pour le bassin du Congo, une initiative présentée lors de la COP22 visant à protéger et à gérer durablement les ressources vitales de cette région. Ce projet, réunissant plusieurs États participants, s’est depuis considérablement développé.
En 2018, la Fondation Brazzaville a organisé le premier dialogue inclusif inter-libyen à Dakar, offrant une plateforme neutre pour discuter de la paix et de la stabilité en Libye.
La Fondation Brazzaville a organisé à Lomé (Togo) le 18 janvier 2020 un Forum réunissant sept chefs d’État et le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce forum a donné lieu à un accord intitulé « Initiative de Lomé » afin de lutter contre les produits médicaux de qualité inférieure, faux, faussement étiquetés, falsifiés ou contrefaits, plus communément appelés faux médicaments, qui causent la mort de plusieurs centaines de milliers d’Africains par an et représentent, entre autres, une importante source de financement pour le terrorisme.
Cette initiative se concrétisera en février 2025 avec la mise en oeuvre d’un plan national au Togo pour lutter contre les médicaments contrefaits, servant de projet pilote pour les autres États signataires.
En juin 2024, après un important travail diplomatique, il a convaincu six chefs d’État africains majeurs et le président de l’Union africaine de se rendre successivement à Kiev et à Moscou. Cette initiative en cours, menée sous l’égide de la Fondation Brazzaville, vise à faire avancer une médiation africaine dans le conflit russo-ukrainien.
Les efforts de Jean-Yves Ollivier en matière de paix et de diplomatie ont reçu une reconnaissance internationale. Plusieurs États lui ont accordé une couverture diplomatique officielle en signe de reconnaissance pour ses réalisations.
Parmi les distinctions qu’il a reçues figurent : Grand Officier de l’Ordre de Bonne Espérance (Afrique du Sud, 1995) ; Chevalier (1994) puis Officier de la Légion d’Honneur (2015) ; Chevalier de l’Ordre National du Mérite (France, 1987) ; Grand Officier de l’Ordre du Mérite de la République du Congo (2014) ; Commandeur de l’Ordre de Mono (Togo, 2011) ; Commandeur de l’Ordre National du Lion (Sénégal, 2020) ; Officier de l’Ordre de l’Étoile d’Anjouan (Comores, 2014) ; et Officier de l’Ordre National du Niger (2021).
L’implication de Jean-Yves Ollivier dans le Protocole de Brazzaville et diverses autres initiatives de paix est documentée dans le film Plot for Peace réalisé en 2013 par Carlos Agullò. Ce documentaire comprend des témoignages de participants-clés et des archives inédites, dévoilant les négociations complexes qui ont ouvert la voie à la paix en Afrique australe. Reconnu internationalement, notamment par les Nations Unies (qui l’ont intégré à leurs archives officielles), le film a été présenté dans de nombreux festivals et a remporté le prix du meilleur film sur la résolution des conflits au Festival du film des Hamptons.
En 2014, il a publié une partie de ses mémoires, Ni vu ni connu, retraçant sa vie en tant que « négociateur politique ». Cet ouvrage offre un rare aperçu du domaine discret et souvent périlleux de la diplomatie parallèle, mettant en lumière son rôle crucial dans des événements tels que la libération des otages français détenus par le Hezbollah en 1988 et ses collaborations avec des figures telles que Jacques Chirac et Nelson Mandela. Il a également rédigé de nombreux éditoriaux dans des médias internationaux de renom.
Distinctions
– Grand Officier de l’ordre de Bonne-Espérance par le président sud-africain Nelson Mandela (1995)
– Officier de la Légion d’honneur et Chevalier de l’ordre national du Mérite français (1994)
– Grand Officier de l’ordre du Mérite de la République du Congo (2014)
– Commandeur de l’Ordre du Mono au Togo (2011)
– Commandeur de l’Ordre National du Lion du Sénégal (2020)
– Officier de l’ordre de l’Étoile d’Anjouan aux Comores (2014)
– Officier de l’Ordre National du Niger (2021)
Documentaire
Le film Plot for Peace, un documentaire produit en 2013 par African Oral History Archive réalisé par le réalisateur espagnol Carlos Agullò, retrace la contribution de Jean-Yves Ollivier au règlement pacifique du conflit en Afrique australe. Grâce aux témoignages des principaux participants et à des archives inédites, ce documentaire historico-politique passionnant raconte comment Jean-Yves Ollivier, alias « M. Jacques », a permis de faire aboutir une négociation inédite pour parvenir à la paix en Afrique australe. Le film est entré dans les archives des Nations Unies à la suite d’une projection au siège à New York. Il a également remporté le Prix du meilleur documentaire international au Festival de Galway (Galway Film Fleadh) et le Prix de la Fondation Brizzolara du meilleur film sur la résolution des conflits au Festival des Hamptons.
Bibliographie
Ni vu ni connu, Jean-Yves Ollivier a co-écrit nombre de pages passionnantes de l’histoire de la fin du XXe siècle. Proche de Jacques Chirac et ami de Michel Roussin, il a joué un rôle notable dans la libération des quatre otages français retenus au Liban par le Hezbollah en 1988. Missi dominici de Jacques Foccart en Afrique anglophone et lusophone, il a initié en Afrique australe une négociation de paix couronnée de succès : elle a conduit à la libération de Nelson Mandela et à la fin de l’apartheid. Avec verve et humour, Jean-Yves Ollivier raconte sa vie de « négociant en politique » – son autodéfinition. Fascinant par sa liberté de ton et d’action, ce témoignage publié en 2014 révèle nombre de petits secrets qui font la grande histoire.
Engagements
DEPUIS 2014
– Médiation d’otages en République centrafricaine
2016
– Présentation du projet du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo lors de la séance plénière du Sommet africain de l’action, organisé à la COP22, à Marrakech, au Royaume du Maroc
2017
– Intervention pour la résolution de la crise politique qui a suivi le départ du Président Laurent-Désiré Kabila en République démocratique du Congo
– Participation à la signature du protocole d’accord sur la création du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, à Oyo, en République du Congo
2018
– Organisation du dialogue intra-libyen à Dakar, au Sénégal
– Nomination en qualité d’Ambassadeur de bonne volonté du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo
2020
– Organisation d’une série de rencontres au plus haut niveau diplomatique pour prévenir d’éventuels conflits en Côte d’Ivoire
– Organisation du Sommet de Lomé et de l’Initiative de Lomé contre les médicaments qui tuent
2021
– Intervention à la table ronde à haut niveau « De la COP22 à la COP26 : Le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, un enjeu africain et planétaire ».
– Participation à la COP26 à Glasgow, en Écosse
2022
– Participation à la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte
2023
– Facilitation du dialogue Russie-Ukraine
2024
– Organisation et participation à la première édition des Rencontres de Marrakech